[1 an après] Des nouvelles de Mayada El Nounou

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Mayada El Nounou

[1 an après] Des nouvelles de Mayada El Nounou

Je rencontre Mayada El Nounou début décembre pour faire le point, avec quelques semaines d’avance, sur cette première année d’exercice. Avant d’entrer dans le vif du sujet, nous nous asseyons autour d’une table pour papoter et échanger sur l’actualité politique de ces derniers jours.

Mayada, cela fait 1 an que tu as bouclé ta campagne de financement participatif, quelles conclusions tires-tu de cette expérience ?

Mayada El Nounou : J’ai eu beaucoup de chances dans ma campagne de crowdfunding car elle a débuté en octobre et s’est terminée en période de noël. Je n’espérais pas autant de générosité de la part de mes contributeurs ! Et puis, une personne m’a fait un don de 500 euros... Je peux dire que la chance était à mes côtés ! C’est un peu comme un rêve grâce à tous les partenaires qui m’ont accompagné sur le projet. Ce restaurant, c’est mon bébé. Après 9 mois de grossesse le résultat est là [et il fête ses 1 an] !

Comment as-tu investi l’argent de tes contributeurs ?

M : Avec l’ensemble des dons, j’ai équipé comme prévu le restaurant de chaises et de couverts. D’ailleurs nous avons récemment installé des tables hautes pour accueillir un peu plus de monde. Le fonctionnement a lui aussi un peu changé à cause quelques ennuis de santé. Je ne sers plus à table mais cette décision a été prise avec mes clients. J’ai grandi avec eux dans cette expérience donc leur avis est primordial. Et puis, je n’étais pas sûre que cela soit bien pris puisqu’il n’est jamais facile de changer les habitudes mais certains m’ont dit « on fait même la vaisselle si vous voulez mais c’est très important que vous restiez ! »

Un beau témoignage de sympathie qui prouve que ta cuisine fait des heureux…Qu’est ce qui t’animes le matin quand tu pars travailler ?

M : Je pense avant tout à mes clients et au fait que je vais les régaler. Un client un jour m’a dit «  Quand on vient manger chez vous, on vient chercher un bon repas mais on vient aussi chercher la bonne humeur grâce à votre sourire ». Je les connais maintenant et je suis capable de savoir exactement s’ils prennent un thé à la menthe, un café ou un thé à la sauge après le repas ! Cette relation privilégiée est très importante, j’apprends beaucoup à leur contact et nous échangeons aussi beaucoup sur les différentes cultures.

Qu’est-ce qu’on te souhaite pour la suite ?

M : Mi-septembre, j’ai embauché à mi-temps en CDI, Raba. Elle m’aide dans l’ensemble des tâches du restaurant car cuisiner frais ça prend du temps notamment pour éplucher les légumes. Aujourd’hui, j’arrive à payer mes charges, ma salariée mais pour le moment je n’arrive pas encore à me verser de salaire. Ca va venir et comme on dit « Inch’Allah » !

Il ne me reste plus qu’à te remercier et te souhaiter le meilleur pour 2016 : avoir des clients à en perdre la tête !